Entre science et bien-être : ce que disent les neurosciences sur le pouvoir de la musique

Illustration de l'article sur le pouvoir thérapeutique du son; les bols tibétains sur une table de massage

La musique n’est pas seulement un art ou un loisir. Dans La symphonie neuronale, les chercheurs Emmanuel Bigand et Barbara Tillmann montrent que la musique constitue une véritable nécessité biologique : elle sculpte notre cerveau, soutient nos émotions et participe à notre équilibre psychologique tout au long de la vie.

Un orchestre neuronal à l’œuvre

La perception musicale active bien plus que le cortex auditif. Dès qu’un son atteint notre oreille interne, il chemine vers le cortex auditif primaire, puis se propage au cortex frontal, moteur, associatif, émotionnel, visuel et pariétal. Ce vaste réseau cérébral fonctionne comme un orchestre neuronal : chaque région joue sa partition — analyser le rythme, anticiper une mélodie, éveiller un souvenir, déclencher une émotion ou préparer un mouvement.

Le cercle vertueux cognition–affect

La musique ne se limite pas à stimuler des circuits isolés : elle crée des connexions entre pensée et émotion. Lorsqu’un passage musical nous bouleverse, le cortex auditif et les structures liées au plaisir (comme le striatum) synchronisent leur activité. Cette alliance est ce que les chercheurs nomment le cercle vertueux cognition–affect. Bloquer cette connexion, par voie pharmacologique expérimentale, fait disparaître le plaisir musical. La musique illustre donc une réalité neurophysiologique : la pensée et l’émotion ne fonctionnent pas séparément, mais s’enrichissent mutuellement.

Mémoire et résistance au déclin

Le cortex préfrontal médian, activé par la musique familière et les souvenirs autobiographiques, résiste étonnamment bien aux effets de maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Ainsi, la musique peut servir de pont vers des souvenirs enfouis, parfois inaccessibles par d’autres voies. Elle ne guérit pas, mais elle ouvre une fenêtre d’accès au soi profond.

Quand le rythme soigne le mouvement

Les effets de la musique s’étendent aussi à la motricité. Chez les personnes atteintes de Parkinson, des stimulations rythmiques régulières aident à stabiliser le mouvement en renforçant les circuits auditivo-moteurs. Les oscillations cérébrales se calent sur la régularité des sons, facilitant la marche ou la coordination.


Ces découvertes éclairent la puissance thérapeutique de la musique :

🎶 Musicothérapie ciblée : réguler l’humeur, débloquer un geste, soutenir l’expression émotionnelle, faire remonter des émotions bloquées.

🎶 Bains sonores immersifs : offrir une expérience sensorielle globale, induire détente, recréer une cohérence sensorielle pour apaiser et rééquilibrer.

🎶 Relaxation guidée par les sons : soutenir le développement de l’attention, générer des images mentales positives, stimuler le cortex occipital et pariétal — secteurs sollicités par la mémoire visuelle et le traitement complexe.


Je prends un RDV

Séance de bain sonore aux bols chantants tibétains, une femme allongée sur une table de massage et la thérapeute avec un bol tibétain au dessus de sa tête.