Douleur physique et conflits émotionnels : quand le corps dit ce que l’esprit tait

Illustration de l'article "Douleur physique et conflits émotionnels". Une femme tendue s'étire dans les douleurs du dos, devant un ordinateur et le bureau rempli des piles de documents.

Le professeur de médecine John Sarno, dans son ouvrage « Le meilleur anti-douleur, c’est votre cerveau », met en lumière un mécanisme psychique puissant : certaines douleurs physiques chroniques, en particulier celles liées au syndrome de tensions musculaires (STM), peuvent être l’expression masquée d’un conflit émotionnel inconscient.

Sous la surface, notre psychisme tente en permanence de contenir des émotions jugées inacceptables : tristesse, honte, peur, culpabilité, mais surtout une rage profondément refoulée. Ces émotions, perçues comme menaçantes, sont bannies de la conscience. Pour les maintenir à distance, le cerveau peut détourner l’attention vers le corps, en générant des tensions et douleurs physiques. La douleur devient alors une stratégie de distraction.

Les personnes sujettes au STM présentent souvent un profil psychologique exigeant : perfectionnistes, consciencieuses, ambitieuses, elles se montrent critiques envers elles-mêmes et tentent désespérément de bien faire. Elles veulent plaire, éviter le conflit, être irréprochables. Derrière cette façade, on trouve souvent un sentiment d’infériorité, une peur de décevoir, et une immense pression intérieure.

Or, cette pression constante génère une colère sourde, dirigée parfois contre soi-même, parfois contre les autres — mais rarement exprimée. Cette rage, inconsciente, alimente alors les tensions corporelles.

Sarno souligne l’importance de reconnaître ces émotions enfouies. Nommer sa colère, comprendre ses origines (souvent liées à l’enfance), mettre en lumière les exigences internes, peut permettre de soulager — voire de faire disparaître — la douleur. La clé n’est pas uniquement de savoir qu’on est en colère, mais de comprendre pourquoi.

L’approche de Sarno nous invite à réconcilier corps et esprit, à entendre ce que le symptôme cherche à dire. C’est un chemin exigeant, mais profondément libérateur.